Les midis-séminaires: L’agglomération de Port-au-Prince, entre modes d’appropriation foncière et création des quartiers
Danielle Labbe
À l’occasion du second midi-séminaire de la session, Pierre Martial Placide présente «L’agglomération de Port-au-Prince, entre modes d’appropriation foncière et création des quartiers».
Depuis près de 30 ans, Haïti est marqué par une incessante crise politique. Cette crise qui a débuté avec le départ des Duvalier en 1986 marque le tournant radical dans l’ordre politique du pays. Elle a provoqué l’effondrement de l’Etat et l’éclatement des villes du pays, particulièrement Port-au-Prince. Ce changement dans l’ordre organisationnel et la gestion de l’espace à Port-au-Prince a pris naissance dans un contexte de crise politique mais aussi dans une période où les villes des pays du sud sont devenues l’objet de préoccupations en raison de la dynamique foncière. La population urbaine a continué à augmenter sans un accompagnement suffisant à des équipements et des aménagements nécessaires pour assurer un meilleur cadre de vie aux habitants (Michel & al, 2011). Le nombre d’habitants de ville de Port-au-Prince a augmenté de façon disproportionnée non seulement par la croissance de la population mais aussi par l’exode rural et la migration des autres villes vers Port-au-Prince. L’Etat haïtien ne dispose pas de politique de logement. Puisque l’Etat est incapable de mettre en œuvre un plan d’aménagement à travers une politique prenant en compte les différentes couches de la population, les habitants tant bien que mal vont s’approprier l’espace à leurs manières pour s’assurer eux-mêmes un endroit pour se loger. Dans cette perspective, d’une part, ceux qui ont des moyens, petits ou grands vont se procurer des parcelles, par achat, fermage ou occupation pour se construire un logement. D’autre part, ceux qui ne sont pas en mesure de faire face aux coûts des parcelles vont profiter de la moindre opportunité, troubles politiques, catastrophes naturelles, etc. pour squatter ou s’approprier des parcelles. A partir de ces formes d’appropriation foncière et bien d’autres comme l’héritage, s’entremêlent parfois les jeux des professionnels ou ceux qui interviennent dans la gestion foncière. L’agrandissement de la ville s’opère par des ilots de construction qui se rapprochent l’une de l’autre pour se souder à la ville principale.
Apportez votre lunch et joignez-vous à la discussion le jeudi 22 mars au local 3073 de la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal, dès 12h. Arrivez tôt, les places sont limitées !